Avatar : La voie de l’eau, l’attente enfin terminée
REPORTAGE. « Ça y est, ça commence ! ». Les lumières se tamisent dans la salle Dolby du cinéma Pathé Gaumont des Docks 76 de Rouen. Du haut de ses 11 ans, Lucas est venu admirer le spectacle avec sa soeur : sur son siège en cuir noir, il écarquille les yeux lorsque l’écran s’illumine. Comme beaucoup d’autres spectateurs, il attendait avec impatience la sortie d'Avatar : La voie de l’eau.

Extrait du film Avatar : La voie de l'eau - Google Images
« C’était trop beau », confie-t-il à la fin de la séance, entre timidité et admiration. Caroline, qui l’accompagne, renchérit aussitôt : « On ne vient pas souvent au cinéma, et encore moins dans ce genre de salles. Les billets coûtent chers ! Mais là, ça valait le coup. On a passé un super moment et c’était magnifique. »
Attendu depuis 2014, le deuxième volet de la saga Avatar a explosé plus d’un record depuis sa sortie en salle, le 14 décembre dernier. Nombre d’entrées, budget de production, chiffres au box-office et techniques de tournage sont autant d’éléments qui en font, pour certains, un « film d’exception. » Camille, 27 ans, considère même que « la saga mérite largement son succès. Déjà, quand le premier est sorti, ça a été une révolution cinématographique. James Cameron a attendu longtemps avant de réaliser ce film parce qu’il voulait que les effets spéciaux soient à la hauteur de ce qu’il avait imaginé. C’est plus que réussi ! »
Succès retentissant, chiffres astronomiques
James Cameron avait prévenu : pour qu’Avatar : La voie de l’eau soit rentabilisé, il doit devenir « le troisième ou quatrième film le plus rentable de l’histoire », révèle-t-il à GQ le 21 novembre 2022. Avec un budget estimé entre 350 et 460 millions de dollars, le film de science-fiction est l’un des plus coûteux de l’histoire du cinéma. Une somme qui s’explique par une durée de tournage de trois ans, une pré-production et une écriture relativement longues ainsi que l’utilisation d’une technique de tournage inédite et révolutionnaire, la « performance capture » ou « capture de mouvement ».
Le retour sur investissement ne s’est néanmoins pas fait attendre. À ce jour, plus de 2,9 milliard de dollars ont été générés par le film, en ne comptant que les entrées en salle. Sur le territoire français, pas moins de 12 millions de billets ont été vendus dans les 762 cinéma projetant le film. Selon The Walt Disney Company, distributeur d’Avatar 2, la réalisation de James Cameron se place en 7ème position dans la liste des plus grands succès cinématographiques de tous les temps.
« Je n’ai pas senti les 3 heures passer ! »
Thérèse, 24 ans
Malgré ses 3 heures 12 minutes, le film a donc véritablement passionné ses spectateurs. « Vraiment incroyable. Beaucoup d’émotions, de moment de sérénité avec la nature, les paysages… Des moments de suspense, de tristesse, de joie, le tout étant bien équilibré. Je n’ai pas senti les 3 heures 12 passer ! », explique Thérèse, 24 ans. Frédéric, 59 ans, partage ce ressenti : « Franchement, j’ai rarement été aussi captivé. D’habitude, je ne vais pas voir les films trop longs. Mais là, il y avait tellement à voir et à ressentir, c’était un excellent moment. »
La nuance d’un scénario « décevant »
Dans les couloirs qui mènent à la sortie, les avis s’entremêlent. Si les techniques, les graphismes et l’univers d’Avatar : La voie de l’eau ont visiblement impressionnés, le scénario reste pour beaucoup insuffisant par rapport à leurs attentes.
« J’étais émerveillé par les graphismes, mais déçu du scénario. […] Au final, Pandora et tous ses habitants sont juste de la décoration », constate Loïc, 24 ans, passionné de cinéma. Pour Grégoire, d’un an son aîné et qui fréquente bien moins les salles de cinéma, « le scénario est médiocre, ils se sont cantonnés au main stream. » Un avis qui ne l’empêche cependant pas d’approuver le succès du film : « Je pense que le film est récompensé à juste titre, parce que même si les scénaristes auraient à mon sens pu faire quelque chose de plus qualitatif, les dessinateurs ont entièrement mérité leur moment de gloire. »
« Après tout ce temps, on s’est construit des attentes
qui n’ont pas été comblées. »
Alex, 45 ans
Un sentiment de déception qui doit aussi son apparition à l’attente prolongée subie par les spectateurs. « Il aura fallu plus de 10 ans, on a attendu plus de 10 ans pour cette suite. J’avoue, je m’attendais à mieux concernant l’histoire, parce que le premier Avatar m’avait beaucoup plus touché et captivé », réagit Marthe, 43 ans. Son compagnon, Axel, nuance : « Ça fait quand même rêver, ça reste un moment d’évasion. Mais c’est vrai qu’après tout ce temps, on s’est construit des attentes qui n’ont pas été comblées. »
Dans tous les cas, Avatar : La voie de l’eau ne manque pas de faire réagir. Et si tous les avis ne sont pas positifs, la plupart s’oriente vers la mise en avant d’un univers immersif et spectaculaire, comme celui d’André, 32 ans, abonné en illimité aux cinémas Pathé Gaumont : « En 3D, en 4D ou en Imax, ça vaut vraiment la peine ! » « Ça fait du bien de voir du beau, de voir que l’Homme a ces talents-là et qu’il se sert des outils, de la technologie et de son intelligence pour réaliser des chefs d’oeuvre », conclut Camille, avant de rejoindre ses amies hors du cinéma.
Marie Mabilais